La spondylarthrite ankylosante

Proposition de décodage du sens d’une maladie chronique inflammatoire

La spondylarthrite ankylosante (SA en abrégé), aussi appelée communément « colonne bambou » est une forme d’arthrite qui se manifeste principalement au niveau de la colonne vertébrale. Elle consiste sans traitement adapté, à la dégradation du cartilage des vertèbres par l’inflammation, suivie par une reconstruction de cartilage formant des ponts osseux entre les vertèbres, ainsi que sur les tendons et ligaments. La colonne devient alors un seul bloc, rigide comme un pilier, souvent déformé.

Un pilier sert à supporter une charge importante pour que la construction puisse avoir une base stable et résistante. C’est la symbolique même de la colonne vertébrale qui nous permet de tenir droit sur la terre. Cependant à l’état naturel, celle-ci porte en elle une certaine souplesse, pour se pencher, se retourner. Cette souplesse semble ne plus être de mise dans le cadre de la SA. Etre souple n'est plus "autorisé". C’est le sens du pilier majeur, principal, celui qui ne peut en aucun cas défaillir, plier, se détendre. Il doit tenir à tout prix. C’est une question de survie.

Formulations de la part des patients

  • Il faut que j’assure
  • J’ai tout sur le dos
  • C’est à moi qu’incombe la responsabilité de
  • Il faut que je tienne le coup
  • Tout le monde compte sur moi

Questionnements

  • En faisant cela, est-ce que j’attends une forme de reconnaissance ?
  • Est-ce une façon pour moi d’exister, de survivre ?
  • Pourquoi cette responsabilité ne peut-elle pas être partagée ?
  • Pourquoi est-ce que j’attire à moi des personnes ayant besoin de moi ?


S'il agit de cette façon, c'est parce que le patient ressent un besoin de reconnaissance, mais aussi une forme d’impuissance.

Son être, son enfant intérieur, lui dit : "Je ne me sens pas reconnu dans ce que je suis réellement et je suis impuissant devant ce fait. Je recherche à tout prix une forme de reconnaissance en prenant en charge plus que ma part. Mais je n’obtiens pas cette reconnaissance et je me sens dévalorisé, je subis ainsi la situation sans pouvoir agir comme je le voudrais. Je me sens victime et ce n'est pas ce que je souhaite être. Cette situation suscite en moi de la colère".

Parfois, le patient a conscience de ce besoin de reconnaissance, ainsi que du méchanisme qu'il met en place pour l'obtenir. Ainsi il souhaite recevoir l'approbation de ses parents, les remerciements de ses amis, les félicitations de ses collègues ou plus simplement la satisfaction d'avoir fait plus ou mieux.

Recherche de la cause première

La SA débute généralement par l’atteinte aux sacro-iliaques. Cette structure osseuse est primordiale dans l’accueil du nouveau-né. Ainsi, le patient souffre souvent de ne pas avoir été accueilli.

  • Il n’a pas été désiré
  • Il a été abandonné, ou rejeté moralement
  • Un frère ou une sœur était préféré
  • Il remplace un frère ou une sœur décédé(e)

Pour être accepté, il a dû se rendre aimable, voire indispensable, en montrant concrètement l’utilité de sa présence et ainsi acquérir son droit d’exister. Pour cela il a renoncé à son être véritable pour devenir un être conforme à une attente présumée. Si l’enfant ne parvient pas à se faire accepter ou pas assez souvent, il développe un sentiment de culpabilité qui va construire une stratégie évolutive

  • Je n’ai pas le droit d’exister
  • Je ne fais pas assez, il faut que je fasse plus
  • Je dois accentuer mon contrôle pour éviter le rejet ou l’abandon

L’inflammation

En grandissant, cette stratégie évolue et s’amplifie. En parallèle, le sentiment de dévalorisation s’accentue car tout contrôler pour parvenir à une réponse satisfaisante de la part d’autrui est impossible, les sentiments de dévalorisation et d’impuissance sont de plus en plus subjectifs et s’éloignent de plus en plus de la réalité. Un choc survient (conscient ou inconscient) et la maladie se développe. L’esprit ne supporte plus l’excès d’émotions et somatise.

L’inflammation (maladie en « ite ») découle d’un excès de réaction du système immunitaire. L’esprit et le corps se défendent contre un agresseur présumé. Dans le cadre de la SA, l’agresseur potentiel est le faux-soi qui a été développé depuis l’enfance, le soi jugé conforme vis-à-vis du monde extérieur, mais non conforme d'un point de vue intérieur. Le patient se trouve confronté à un choix impossible : Pour guérir, il doit redevenir lui-même, mais s’il redevient lui-même, il ne peut plus exister. La chronicité s’installe.
Chaque situation qui rappelle le danger de mourir et le besoin de survie ravive la réaction et implique une poussée inflammatoire.

La poussée inflammatoire est une réaction "chaude", liée à l'élément "foie" et au sentiment de "colère". En philosophie traditionnelle chinoise, le foie représente le général des armées, l'énergie du yang naissant, la force du printemps, du dragon vert.

Proposition de chemin

Prendre conscience du moi qui a été créé, celui issu de nos croyances. Se re-connecter et re-découvrir le moi originel. Apprendre à pardonner à l’un et à l’autre, accepter la réalité du premier et accepter le besoin d’exister du second.
J'accède au PARDON.

Prendre conscience que la façon dont je fonctionne aujourd'hui est subjective et ne correspond plus à ce que j'ai mis en place bien avant que la maladie ne se déclare. Le "moi créé" a rendu un grand service, il nous a protégé et nous a permis de nous construire. Le "moi originel" a besoin d’exister et d’être aimé pour ce qu'il est.
J'accède à la REPARATION.

Prendre conscience que tous deux ont besoin de notre reconnaissance. Il ne s’agit pas de rejeter le premier devenu (peut-être) inutile et d’accueillir le second sans transition. Il s'agit de se réajuster à ce que je suis aujourd'hui avec ce que l'un et l'autre m'ont déjà appris, et avec ce qu'ils peuvent m'apporter dans le futur.
J'accède à la RECONCILIATION.

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